Pourquoi ce Dispositif ?

Connaitre pour traiter

Qu’est-ce que la pédophilie ?

La pédophilie s’inscrit parmi les troubles paraphiliques décrits dans les classifications internationales des maladies. Souvent confondue avec la pédocriminalité, la pédophilie – ou plus exactement le trouble pédophilique – relève donc de la terminologie médicale et désigne les personnes attirées sexuellement par les enfants de façon durable.
Ce qui la différencie de la pédocriminalité est le passage à l’acte, les violences sexuelles commises sur les mineurs. Or l’attirance sexuelle n’est ni nécessaire ni suffisante pour expliquer la violence sexuelle, quel que soit l’âge de la victime. Elle n’est pas nécessaire car la plupart des passages à l’acte sont l’expression de relations de pouvoir, de violence, de domination, ou encore – dans un autre registre – résultent du manque de repère, du manque de limites dans le rapport à l’autre, de l’immaturité.

Si elle n’est pas nécessaire, l’attirance sexuelle pour les enfants constitue malgré tout un facteur de risque de passage à l’acte pédocriminel. L’attirance sexuelle n’est pas non plus suffisante car elle ne conduit pas toujours à l’ignorance du consentement de l’autre et de la loi. Dans le cadre particulier de la pédophilie, la plupart des personnes concernées sont d’ailleurs abstinentes et en souffrance par rapport à cette attirance. Le dispositif S.T.O.P. cible donc les personnes pédophiles en demande de soins, c’est-à-dire les personnes attirées sexuellement par les enfants, en vue de prévenir les éventuels passages à l’acte et de soulager la souffrance.

La Pédophilie en France

Le Constat Français

Nombre de personnes déclarant avoir été victime de violences sexuelles :

  • Nombre de victimes de violences sexuelles hors ménage sur 1 année en France estimé à 185000 (CVS 2019) => 0,4% des 18-76 ans (1,3% des 18-29 ans).
  •  Nombre de personnes ayant subi un inceste durant leur enfance en France : 6,1 millions (Face à l’inceste, 2020) => 10% de la population.
  • L’auteur de violences sexuelles est très majoritairement connu de la victime (68% des agressions, et 83% des viols) (ONDRP, 2019).
  • Selon les études, les chiffres vont de 5 à 20% de « pédophiles » au sein de la population générale.

Ces écarts s’expliquent par la différence entre les items étudiés : 5% correspond au trouble pédophilique (attirance stable) > 20% au fantasme sexuel transitoire.

Les sujets pédophiles sont demandeurs d’aide :
  • 50,9% des appelants de dispositifs existant en Europe recherche une aide faisant suite à une crainte de passage à l’acte (Volet, Courvoisier et Aebi, 2011)
  • 54,7% des appelants dit avoir cherché une aide professionnelle préalable.
Pourquoi STOP ?

Mise en place du Dispositif STOP

Ce dispositif répond aux recommandations émanant des professionnel·les et des politiques impliqué·es dans la prévention des violences sexuelles et la protection de l’enfance. Nationalisé en Janvier 2021, il permet de répondre à la demande face à la croissance des violences sexuelles.

En effet, le rapport de la commission de l’audition publique « Auteurs de Violences Sexuelles : prévention, évaluation, prise en charge », qui s’est tenue les 14 et 15 juin 2018 au Ministère des Solidarités et de la Santé préconise la création d’un numéro de téléphone unique pour les personnes souffrant de trouble pédophilique (proposition n°14).

La Mission Commune d’Information «Infractions sexuelles sur mineurs commises par des adultes dans le cadre de leur métier ou de leur fonction» du Sénat a par ailleurs auditionné un ensemble d’expert·es sur la question (dont la FFCRIAVS suite à l’audition publique sus-citée) et proposées en mai 2019 des recommandations parmi lesquelles la création d’une structure dédiée à l’écoute et l’accompagnement des personnes pédophiles afin d’éviter tout passage à l’acte (proposition n°10).

Objectif

éviter Le Passage à l'acte