FAQ
Pourquoi la pédophilie est-elle une maladie ?
La pédophilie, ou plus exactement le trouble pédophilique, relève de la terminologie médicale et désigne les personnes attirées sexuellement par les enfants de façon durable. La plupart du temps, elle apparaît à la suite d’un événement marquant lors de la construction de l’individu, l’empêchant ainsi d’évoluer correctement.
La pédophilie est considérée comme maladie du fait des pulsions inconscientes, incontrôlables, qui monopolisent les pensées de la personne atteinte.
Il faut ainsi la distinguer de la pédocriminalité qui fait référence aux violences sexuelles commises sur les mineurs, c’est-à-dire au passage à l’acte.
Pourquoi ouvrir un numéro ?
Le dispositif S.T.O.P. cible les personnes pédophiles en demande de soins, c’est-à-dire les personnes attirées sexuellement par les enfants, en vue de prévenir les éventuels passages à l’acte et de soulager la souffrance. Les études à l’appui du dispositif allemand ont montré que les personnes concernées par le dispositif sont en demande de soins, mais que ces soins leur sont le plus souvent inaccessibles.
Or, en France (CVS 2019), 1,3% des 18-29 ans déclarent avoir subi des violences sexuelles en dehors de leur ménage. En construisant ce projet en lien avec les associations d’aide aux victimes (France Victime), les CRIAVS fédérés s’engagent donc à nouveau pour agir à la source des violences sexuelles pour empêcher le passage à l’acte.
Quels sont les horaires d’ouverture du dispositif téléphonique ?
La ligne est ouverte du Lundi au Vendredi, de 9h à 17h.
La ligne téléphonique est-elle disponible depuis les départements et les régions d’outre-mer ?
La ligne est adaptée à l’ensemble du territoire français, y compris les DROM. Il suffit pour l’appelant de préciser sa région au début de l’appel grâce au clavier de son appareil. Ainsi, l’appelant est redirigé vers le CRIAVS qui lui correspond géographiquement.
Quels sont les moyens dédiés au fonctionnement du numéro et à la prise en charge des appelants ?
Plusieurs organismes ont permis la création et le maintien de ce dispositif. Chaque CRIAVS, le Ministère de la Santé et des Solidarités, et la Fondation de France participent à une cotisation annuelle pour maintenir la ligne. De plus, la DGCS (Direction Générale De La Cohésion Sociale) encadre financièrement la campagne de communication.
Quant aux moyens humains, ils sont importants. En effet, au sein des CRIAVS, ce sont plus de 200 professionnels spécialisés qui mutualisent leurs compétences et savoirs pour améliorer la prévention, la compréhension, et la prise en charge des violences sexuelles.
Quels sont les résultats de la phase d’expérimentation de la ligne téléphonique ?
La phase de lancement fut d’abord déployée en Novembre 2019 sur 5 territoires : l’Occitanie, l’Aquitaine, le Centre Val-de-Loire, le PACA et l’Auvergne. Par la suite, courant Mars-Avril 2020, la ligne a été ouverte aux grandes métropoles de Paris et Lyon, ainsi qu’aux territoires durement frappés par le COVID (Lorraine) face à la demande croissante liée à la crise.
Ainsi, entre Novembre 2019 et Janvier 2021, la FFCRIAVS a relevé :
- 1071 appels dont 343 appelants, 75% ont été orientés vers des soins spécialisés.
Sur 53 appelants :
- 23 personnes sexuellement attirées par les mineurs qui ne rapportent pas de violence sexuelle agie ou d’infraction à caractère sexuelle. Principalement des hommes et quelques femmes, âgé‧e‧s de 19 à 75 ans.
- 13 personnes ayant rapporté des actes pouvant relever d’infraction à caractère sexuel : 10 Consommation CSEM dont deux personnes en attente de jugement, 1 exhibition, 2 personnes ayant déclaré leurs antécédents judiciaires ou procédures en cours. Tous des hommes, âgés de 28 à 58 ans.
- 2 personnes victimes de violence sexuelle
- 2 personnes témoins de violence sexuelle
- 1 famille de victime et 4 familles d’auteurs
- 3 professionnels
- 5 situations ambiguës ou la demande n’a pu être identifié
- 25% des appels demeurent anonymes.
- 74.9% des appels ont lieu pendant les horaires de bureau de 9h à 17h.
- Une forte baisse pendant le confinement de Mars à Mai 2020 et forte hausse après, ce qui correspond également à l’inclusion de nouveaux CRIAVS dans l’expérimentation.
Comment s’organise un appel sur cette ligne ?
Appel de la plateforme : Techniquement, il s’agit d’une plateforme téléphonique permettant, suite à un message d’accueil, de renvoyer vers un interlocuteur sur le département de résidence (ou de naissance, le cas échéant) que l’appelant aura renseigné en tapant le numéro sur son clavier.
Bascule vers le CRIAVS régional : L’appel est traité par les équipes pluridisciplinaires des CRIAVS : le secrétaire accueille et organise l’évaluation téléphonique.
L’évaluation est réalisée par son collègue clinicien (psychologue, psychiatre, infirmier) en vue d’une orientation vers une prise en charge adaptée.
Prise en charge (physique)Les personnes prenant en charge les appels sont-elles professionnelles ? Qui sont-elles ?
Le plus souvent, l’appelant va être orienté vers une structure de prise en charge dès le 1er appel. Cela peut être un CMP, un professionnel libéral, une association de victimes, un service de soins en détention. La secrétaire va également pouvoir orienter vers un professionnel (souvent psychologue) du CRIAVS.Quelles sont les suites d’un appel ? Comment le suivi est-il organisé ?
75% des appelants sont orientés vers des soins spécialisés proche de chez eux ou correspondant à leur centre de détention. Un suivi est mis en place avec le professionnel en charge.Comment traiter les actes pédocriminels ayant lieu au sein du cadre familial ?